Sélection de la commission petits éditeurs - septembre 2012

BiB92 - Commission Petits éditeurs
Sélection Septembre 2012

A retouver pour la rentrée, la sélection "petits éditeurs"



« Crimes sanglants, faits divers violents… Qui sont ces Sombres créatures » auxquelles se consacre David Westbrook, vétérinaire  sortant de prison et exerçant dans le comté d’Algoma (Michigan) ?
Auteur de sept romans et de plus de 80 nouvelles, Doug Allyn accumule les prix les plus prestigieux, et ce n’est que justice. Sa plume est fine, son écriture efficace. Son style résolument humaniste laisse transparaître un amour immodéré pour les animaux et pour cette région perdue du Michigan. On a furieusement envie d’y aller pour voir !
Etrange personnage que ce vétérinaire cassé par les aléas de la vie, mais suscitant amour et respect. Détective malgré lui, enquêteur original, il se fond dans son « écosystème », tout en étant décalé de son milieu : son histoire, son mariage, l’installation de son cabinet dans ce comté éloigné de la vie urbaine… Les expériences qu’il a vécues lui font aborder les événements avec philosophie, mais aussi avec colère dès lors qu’il y a injustice, irrespect de la nature. Ce héros est Humain, qu’on se le dise !
L’auteur semble s’identifier à son vétérinaire : marqué par la guerre du Vietnam, Allyn est un érudit éclectique : diplômé de chinois, de littérature, de philosophie, de criminalistique, il défend son idéal humaniste par le poids de ses mots tout en restant guitariste rock. Il sait parfaitement conter et démontrer. Ce recueil s’impose donc dans nos fonds.  Excellentissime !
Allyn, Doug. -Sombres créatures: nouvelles. - Télémaque,Entailles. - Traduit de l’américain. - 317 p. - 21 €

Elling et Kjell Bjarne sont devenus amis lors d’une cure en institut psychiatrique et partagent, sous forme de colocation, un appartement en ville. Sous l’œil de leur tuteur Franck, leur principal objectif sera de se familiariser avec les fondamentaux de la vie en société, et de manière plus générale, avec la communication. Mais, tout ce qui nous semble simple à nous lecteurs (répondre au téléphone, sortir, parler à autrui…) représente pour ces deux compères un effort considérable. Ajoutons à cela deux personnalités hautes en couleur, particulièrement bien façonnées par l’auteur, et nous obtenons un roman au thème original, au ton tragi-comique, et des personnages si singuliers que l’on aimerait pouvoir les rencontrer…
Ambjornsen, Ingvar. -Potes pour la vie. - Gaïa. - Traduit du norvégien. -286 p. - 22 €

Naëlle, jeune femme somptueuse au trouble passé, est frappée d’amnésie et hantée par d’insupportables cauchemars. Elle ne se souvient plus de ses 12 premières années. Chez elle rien n’a fonctionné, ni l’enfermement psychiatrique, ni les thérapies, ni les médications. Simon, son compagnon écrivain à succès, l’incite à entreprendre un trekking méditatif en Bolivie. Elle espère ainsi retrouver la mémoire et entamer un voyage intérieur.
Elle part avec un groupe de touristes en recherche de paix et tombe amoureuse de Manko, le guide indien. Ne supportant pas les autres participants, elle s’aventure seule dans la montagne, puis disparaît. Les paysages et leurs descriptions sont à la hauteur (4500 m !). On s’y croirait : montagnes inaccessibles, routes escarpées, où l’on croise des chamans et des guérisseurs. Dès qu’il apprend sa disparition, Simon la croit en danger. Il se rend à La Paz pour tenter de la retrouver. Entre-temps, elle est recueillie par des Indiens qui vont soigner ses blessures physiques, puis lui indiquer le nom d’un chaman qui pourra la rendre à elle-même. A ce moment du récit, l’auteur nous emmène dans de nombreuses séances chamaniques évocatrices, émouvantes, empreintes de réalité et de communion avec la nature.
Le rythme du roman est trépidant et tient le lecteur en haleine par une succession d’intrigues. Il se lit comme un thriller ; on n’a pas envie de le lâcher. Un grand moment d’évasion,très bien écrit, bien construit, palpitant, mystérieux.
Les murmures de la terre est le second volet d’une trilogie après Comme des larmes sous la pluie.
Biefnot, Véronique. -Les murmures de la terre. -H. d’Ormesson. - 478 p. -23 €

La ligne de tir est une plongée dans le grand banditisme français. Fratier, commissaire ripoux, violent, sous cocaïne, cherche à éliminer son ex-collègue Loriane, qui peut le faire plonger dans une affaire judiciaire et qui est passée de l’autre côté, pour des criminels. Or, Loriane disparaît alors que son patron Atassi, grand mafieux, souhaite qu’elle continue à travailler sous son aile. Elle serait partie avec son ex-amant, Jade, un tueur à gages violent et misanthrope.
Il ne reste à Fratier qu’à faire appel à une autre femme, ancienne militante d’une organisation terroriste et mercenaire pour les services secrets français en vue de les éliminer.
En procédant par chapitres de deux à quatre pages (formule efficace), Thierry Brun réussit à apporter à la tradition du roman noir et social français, violent, très sombre, une touche de thriller. Très réussi.
Brun, Thierry. - La ligne de tir. - Le Passage. - 235 p. - 18 €

Un adolescent pourri-gâté écrase une femme lors d’une course poursuite improvisée en pleine cité. Un juge aux idées novatrices le condamne à une peine apparemment légère : celle de n’avoir plus de nom ! Le juge est sévèrement critiqué pour son laxisme. Certes, le jeune reste dehors, mais est-il vraiment libre ?
Là est toute la question. Car ce pamphlet, sauce polar juridique, pose clairement le problème de la sanction pénale : est-elle vraiment adaptée aux nouvelles formes de crimes qui sévissent dans notre société dite civilisée ? En résumé, la peine prison/amende, infligée au nom du peuple souverain est-elle la seule réponse à donner pour réparer un crime ?
Ancien journaliste, passionné d’Histoire ancienne (on lui doit Le roman de la guerre des Gaules en 4 tomes et un Guillaume Le Conquérant intéressant) et docteur en droit, Yannik Chauvin dresse un portrait sans concession du système judiciaire : le juge novateur et l’adolescent inconscient se confrontent à une société plus conservatrice qu’il n’y paraît. Ce n’est pas sans humour, voire ironie, que l’auteur invite le lecteur à une réflexion active, tordant ainsi le cou aux dérives sécuritaires de ces dernières années. Le lecteur ne doit pas se contenter de lire, il doit aussi se mettre en scène en qualité de juré, car il s’agit bien d’un débat-procès du Code pénal, tel qu’il s’applique aujourd’hui.
Les deux héros vont également s’affronter autour de la notion d’identité ? Que signifie-t-elle, qu’implique-t-elle au juste ? Les idées novatrices sont-elles viables ? Peuvent-elles remplacer l’existant ?
On rit, on pleure, on réfléchit, on pense, donc on est. Quel bonheur !
Chauvin, Yannick. -Que ton nom ne soit plus... -P. Galodé. - 300 p. - 22 €

Noël 2004 : Romane vient d'avoir 40 ans et ne supporte plus sa vie. Entre un mari qu'elle n'aime plus et une fille qui ne l'aime pas, elle tourne en rond. En voyage professionnel à Bangkok, elle est happée par le tsunami. Elle en réchappe miraculeusement et découvre dans la forêt le corps d'une femme qui lui ressemble. La possibilité d'être une autre se présente brutalement à elle.
Romane endosse l'identité de la morte, et décide de disparaître aux yeux des siens. Elle devient serveuse dans un bar louche, avant d'embarquer sur un cargo pour l'Australie. Une vie à réinventer jusqu'à ce que le passé la rattrape...
Roman d'une fuite, roman sur le couple et l'effritement du désir, roman sur le renoncement et notre difficulté à connaître ceux auprès desquels on vit ; un beau livre sur la quête de soi.
Dutter, Cécilia. - Lame de fond. - Albin Michel. - 218 p. - 16 €

Émilie, jeune Auvergnate à Paris, est une toute jeune maman de trois filles, quand son mari meurt dès le début de la SecondeGuerre mondiale. Elle doit, à partir de là, tenir le café familial, élever ses filles, cacher un enfant juif et « oublier » sa vie de femme...
Les années passent, ses filles grandissent avec leurs désirs, leurs rêves, leurs histoires. Les destins qui se croisent et rencontrent l’Histoire. L’arrivée de Gastouné permet à Émilie de renouer avec l’amour.
Ce texte court est comme la parole des Auvergnats : il va à l’essentiel, réussissant à dire le factuel et les émotions qui s’y rapportent sans fioritures inutiles. Émilie et ceux qui l’entourent sont attachants, j’ai été happée par ce texte fluide, aux personnages consistants, et par une histoire captivante. Une très belle écriture, un très beau texte qui se lit vite et que l’on voudrait relire.
Farnel, Joseph. - Madame veuve Emilie. - P.Galodé. - 200 p. - 18 €

Zaki tient une boutique de quartier à Londres. Lucky son petit-fils, vient souvent s’y réfugier le matin, croisant la route de l’énigmatique Portia.
Lorsque Lucky est à l’école, c’est Delphine, sa mère, qui vient voir son beau-père avec qui elle noua une relation quelques années avant son mariage avec Jinan.
Au milieu des magazines et des canettes, les rêves de chacun se frôlent.
Quotidien d’une famille anglaise sur fond de passion pour le football.
Farooki, Roopa. -La petite boutique des rêves. - Gaïa. - Traduit de l’anglais. - 363 p. - 24 €

Tunisie, 2008. L’affairisme est roi dans la capitale. Dans un petit village que les jeunes fuient vers leur destin (la mort ou l’Europe en clandestin), trois personnages se retrouvent : un jeune fonctionnaire, un ingénieur, une avocate.
Un auteur inconnu etune excellente surprise ! Tableau d’un pays juste avant sa révolution, entre luxe et dénuement, où les valeurs citoyennes s’effacent.
On ne lâche pas ce roman choral, prenant, magnifiquement écrit. Incontournable !
Filali, Azza. - Ouatann. - Elyzad. - 390 p. - 20 €

Poète et romancier vénitien (1842-1911). AntonioFogazzaro fait des études de droit, mais rêve d’écrire. Dès 1869, il débute en poésie. A Paris, il donne une conférence sur la littérature et s’engage contre le naturalisme. Il a une grande audience de son temps en Italie et en Europe. Malombra, son premier roman envoûtant et inquiétant, publié en 1881, connaît un grand succès, et est adapté au cinéma. Le livre a été adapté en 1899, mais cette fois-ci, il est traduit fidèlement.
En Lombardie, dans les années 1860, dans un palais plutôt lugubre et gothique (Malombra c’est la mauvaise ombre), au bord d’un lac, vit la jeune marquise orpheline Marina Crusnelli di Malombra, élevée par son oncle.
Elle trouve une lettre de sa grand-mère Cecilia, dans laquelle celle-ci confie amour malheureux, folie et une vengeance à accomplir. Marina, en plein délire, se prend pour Cecilia et confond son oncle avec le mari de cette dernière.
CorradoSilla, jeune écrivain, est invité par le comte pour collaborer à un livre. Marina fait preuve d’hostilité à son égard, alors que Corradoest attiré par la jeune femme.
Le Palais est un lieu souvent dépeint à la lumière lunaire, qui dénote une certaine ambiance romantique et mystérieuse. Le roman s’achève comme attendu dramatiquement.
Ce premier roman orchestre les thèmes de l’identité et du double, avec ses jeux de masques attisés par l’orgueil, la recherche de l’amour absolu ou du salut. Une malédiction, une nature omniprésentes, des personnages tragiques vivant en huis clos, un arrière-plan politique et culturel, sans oublier de beaux personnages parmi lesquels Steinegge et le curé don Vincenzo, les deux amis, l’athée et le croyant, parcourent le roman.
Fogazzaro, Antonio. -Malombra. - L'Age d'homme, Au cœur du monde. - Traduit de l’italien. - 472 p. - 28 €

John et Joe, fraîchement diplômés, décident de partir en voyage à travers l’Europe pour rejoindre l’Afrique. Ils prennent contact avec un Américain vivant là-bas et qui peut les héberger dans son « ranch ».
Les voilà donc, enfourchant leur moto « Le Nil Blanc », passant par Munich ou l’Italie où ils feront la lecture à un vieil homme pendant quelque temps.Tout cela afin d’échapper à ce qui les attend aux Etats-Unis : mariage, visite hebdomadaire à la famille, travail de bureau ennuyeux…
Rencontres hautes en couleur, ce récit de voyage sous la forme d’un journal est aussi le récit d’une solitude et de désillusions marquantes pour ces deux aventuriers en herbe.
Malgré quelques longueurs, nous voyageons avec les héros jusqu’au bout.
Hopkins, John. - Carnets du Nil Blanc. - Quai Voltaire. - Traduit de l’anglais. - 197 p. - 20 €

Séduite par le titre, j’ai cru me plonger dans un roman amusant, mais non : Ma femme m’a plumé est un témoignage.
Paul, figure connue (mais ici anonyme) des téléspectateurs, se sépare de sa femme. Cela se passe mal. Il voit peu ses enfants. Il refait sa vie, mais professionnellement, après des années fastes, c’est la chute. Il doit cependant continuer à verser une confortable prestation compensatoire, de plus en plus en décalage avec ses revenus…
Un récit prenant sur un sujet d’actualité : le divorce.
Parfois agaçant, souvent touchant, le narrateur a cependant le mérite de lancer le débat, sur la souffrance des hommes dans les séparations, sur les décisions de justice parfois discutables et les conséquences financières.
Job, Paul. -Ma femme m’a plumé. -F. Bourin. - 183 p. - 19 €

Trois hommes se réveillent, transportés dans des chariots. Aucun d'eux ne se souvient de son identité, et chacun ignore même la raison de son emprisonnement. Après un accident, les trois hommes prennent la fuite, et parviennent au village de Hénig. Bien accueillis par les villageois, ils décident de rester quelque temps et tentent de trouver la raison pour laquelle ils sont pourchassés.
Plusieurs mystères entourent ces hommes : qui sont-ils? Qui sont les hommes à leurs trousses ? Qui estce mystérieux personnage prénommé l'Albinos, qui paraît en lien avec leur histoire ?
Très vite dans leur vie quotidienne, les trois hommes prennent conscience de leurs atouts, l'un d'eux connaît bien les chevaux, l'autre manie avec dextérité l'épée, et le troisième a des prédispositions pour la magie.
L'auteur distille çà et là suffisamment d'indices pour rendre les personnages attachants et captivants. L'intrigue est bien construite et équilibrée. Les amoureux d'héroicfantasy se plongeront avec plaisir dans ce nouvel univers fait de magie, de mystère et d'action.
Premier tome réussi d'une trilogie, dans laquelle l'auteur nous tient en haleine grâce à l'originalité de ses personnages. A conseiller à tout public. Coup de cœur de la FNAC.
Katz, Gabriel. - Le puits des mémoires :vol. 1. La traque. -Scrinéo. - 397 p. - 17 €

En 1815, le célèbre Richard Bolitho, officier de l'armée anglaise, a été tué, laissant sa veuve désemparée. Mais, il a eu le temps de confier sa « succession » à son neveu Adam. Celui-ci se trouve à la tête d’une frégate de Sa Majesté britannique Le Sans-pareil, qu’il commande pour la première fois.
Adam Bolitho voit approcher la fin de la guerre contre la France, et redoute les bouleversements à venir dans la Royal Navy. Il doit faire ses preuves, s’affirmer face aux hommes, diriger les manœuvres et affronter tempêtes et ennemis, corsaires ou Français. Bolitho représente l'archétype du bon capitaine, ayant un grand sens de l'honneur et du devoir, et toujours respectueux de ses hommes.
L’auteur s'applique à nous faire entrer dans l'intériorité des personnages pour les moments de doute et de tension. Un roman d'aventures maritimes, partagé entre scènes de combat et descriptions de la vie à bord de ces forteresses flottantes, qui ont assuré la domination maritime anglaise.
Dans le même esprit : la série des frères Ludlow de D. Donachie (Phébus),gentlemen un peu corsaires, à la fin du XVIIIe siècle où l'intrigue est menée me semble-t-il à un rythme plus effréné.
Kent, Alexander. - Second ne daigne (série CaptainBolitho). -Phébus. - Traduit de l'anglais. - 402 p. - 25 €

Europe du Nord, 1940. Un royaume imaginaire est envahi très rapidement par l’armée allemande, et le peuple se trouve face à une dictature. Cependant, la population ne se soumet pas pour autant à l’occupant ; alors les nazis essayent de corrompre le souverain. Ce dernier semble accepter dans un premier temps la défaite et les thèses antisémites, mais rapidement l’attitude du roi va radicalement changer.
L’auteur surprend par la brièveté et la force de son récit, cependant incroyablement riche d’interrogations sur la guerre, la dictature, la liberté. Ce conte philosophique atemporel pose la question essentielle de la place de l’individu dans un système totalitaire.
Khazanov, Boris. - L’heure du roi. -V. Hamy. - Traduit du russe. - 126 p. - 7 €

Après avoir vendu son appartement, Nicolaï Sotnikov s'installe au centre de Kiev, se contentant d'un petit boulot de gardien de nuit dans un dépôt de nourriture pour bébés. En triant les affaires délaissées par l'ancien propriétaire, il est attiré par un gros volume. Surpris, il constate que le livre a été creusé, et qu'à l'intérieur se trouve l'édition authentique de l'ouvrage de Chevtchenko -célèbre écrivain nationaliste ukrainien-, accompagnée d'annotations au caractère anticommuniste. Intrigué par ces notes, il entame une enquête pour trouver leur auteur. Le dissident recherché se trouve déjà dans la tombe. En plus, il a été enterré avec des documents... Suivant les instructions des patriotes contactés, Nicolaï fouille le cercueil du défunt et déterre une carte.
Commence alors une quête curieuse à la recherche des traces du grand écrivain.Elle sera à la fois remplie d'aventures et sentimentale. En traversant le désert, Nicolaï ira jusqu'au Kazakhstan, sera mêlé au trafic de drogue et, comme par enchantement, grâce à sa naïveté, échappera aux poursuites politiques. Il comprendra enfin que, pour survivre dans l'Ukraine postcommuniste corrompue, mieux vaut s'adapter aux circonstances comme le fait le caméléon, son porte-bonheur.
Kourkov, Andreï. - Le caméléon. - L. Levi, Piccolo. - Traduit du russe. -286p. - 10,50 €

Sophie pense devenir folle : elle perd tout, intervertit tout, fait des vols dont elle n'a aucun souvenir. Elle rêve qu'elle tue sa belle-mère, qui est retrouvée morte le lendemain. Son mari, en fauteuil roulant, décède. Elle est impliquée dans des meurtres.
Paniquée, elle s'enfuit et cherche un moyen d'échapper à cette folie. L'instinct de survie lui dicte la conduite à tenir : il faut changer de vie et de nom…Pour changer d'identité, elle décide de se marier et épouse un militaire. Mais est-ce la bonne solution ? Que sait-elle de lui ? Qui manipule qui ? La découverte de l'ampleur de la « machination » fait frémir.
Un thriller efficace qui nous entraîne dans les méandres de l’esprit et à la construction originale.
Lemaitre, Pierre. - Robe de marié. - Le Livre de Poche, Thriller. - 312 p. - 6 €

Prendre enfin un nouveau départ : c'est le rêve de Jo McKenzie, dont le mari vient de décéder. Seule avec deux jeunes enfants et des finances dans le rouge, elle doit changer de vie. Elle décide de s'installer dans la ville de son enfance, une petite station balnéaire.
Jo rénove la boutique de sa grand-mère, un magasin de tricot et de laine. Elle crée aussi un club de tricoteuses et se fait de nouvelles amies, des personnages souvent hauts en couleur. Il y a notamment l'excentrique star de cinéma, l'Italienne passionnée qui dirige le restaurant loca,l ou la présentatrice télé... Ces femmes de tous horizons parlent de leurs vies, de leurs enfants, échangent quelques ragots autour de la cheminée et, accessoirement, apprennent à tricoter. Et les choses changent encore pour Jo lorsqu'un homme entre dans sa vie...
Une comédie sur le pouvoir de l'amitié et les nouvelles chances offertes par la vie.
MacNeil, Gil. -Les tricoteuses du bord de mer. - City. -Traduit de l’anglais. - 388 p. - 19 €

Nous sommes face à des scénarios, destinés au septième art, à une période où le cinéma parlant fait son apparition aux Etats-Unis.
Un lecteur qui n’aurait pas pris connaissance de la quatrième de couverture s’étonnerait du descriptif au fil des pages sur le son, les positions, les décors. Une fois lepremierrécit passé, on s’habitue et on lit le reste comme un recueil de nouvelles. Certaines mériteraient d’être développées. On peut s’attendre à un script plus long pour un film, ce n’est que le synopsis ici.
Ces histoires ne seront jamais portées à l’écran. En tant que scénarios, elles n’ont pas forcément leur place dans le fonds de romans d’une bibliothèque, mais peuvent compléter les romans d’Irène Némirowsky, redécouverte depuis quelques années.
Némirowsky, Irène. - La symphonie de Paris et autres histoires. - Denoël. - 230 p. - 16,50 €

Zhou, directeur de la Commission d’urbanisme de Shanghai, est accusé de corruption pour une photo mise sur Internet avec un paquet de cigarettes de luxe, et placé sous surveillance à l’hôtel. On l’y retrouve pendu…Li demande à l’inspecteur principal Chen de conclure à un suicide, mais celui-ci a l’intention de faire sérieusement son travail, tel le flic honnête et consciencieux qu’il est.
Comment Zhou a-t-il trouvé une corde dans l’hôtel ? Pourquoi se suicider ? Pourquoi fait-il l’objet d’une chasse à l’homme ? Chen commence par chercher l’expéditeur de la photo. Son collègue Wei se fait comme par hasard renverser et tuer par une voiture folle, ce qui pousse l’inspecteur à résoudre absolument l’enquête. Chen avance prudemment vers la vérité, alors que les commissions de discipline, élus et hauts cadres du parti surveillent l’affaire.
La Chine se modernise, accède à Internet mais bridé ; les journalistes utilisent des blogs secrets pour publier ce qu'ils ne peuvent pas mettre dans les médias officiels. Les cyber-citoyens essaient de dénoncer la corruption et manifester leur colère contre les autorités.Le communisme s’éloigne face à la course aux biens de consommation, signes extérieurs de richesse et recherche de relations "utiles".Lorsque l'argent, symbole du capitalisme honni, attise les convoitises, il ne reste que le jeu des influences pour nouer et dénouer les affaires.
Une formidable immersion dans la Chine moderne où " la vie peut être encore plus étrange que la fiction". L’auteur nous offre à travers ce polar une ballade poétique -parsemée de vers- dans la ville en plein essor.
Cette huitième enquête du policier Chen, poète et gourmet, se lit avec toujours autant de plaisir.
QiuXiaolong. - Cyber China. - L. Lévi. - Traduit de l’américain. - 278 p. - 19 €

La belle imparfaite est l’histoire de Jamilet, jeune et jolie Mexicaine, qui porte le lourd fardeau d’une tache de naissance recouvrant en intégralité l’arrière de son corps. La jeune fille espère plus que tout « effacer » cette imperfection grâce aux médecins. En effet, de perpétuelles moqueries et des frayeurs injustifiées accompagnent quotidiennement Jamilet et l’empêchent de s’accepter.
Lorsque sa mère décède, elle émigre aux Etats-Unis chez sa tante Carmen, qui lui procurera de faux papiers d’identité et un emploi d’infirmière. Ainsi, l’hospice sera pour la jeune fille l’occasion de rencontrer l’étrange señor Peregrino et son incroyable récit de vie. Ce dernier représentera finalement pour tous deux un véritable parcours initiatique…
Bel et agréable roman qui aborde le thème de l’estime de soi et de la rédemption.
Samartin, Cecilia. -La belle imparfaite. -L’archipel. - Traduit de l'américain. -414 p. - 22 €


LIVRES NON RETENUS

Antunes, Antonio Lobo
La nébuleuse de l’insomnie (Bourgois)

Brussel, Samuel
Journal du huitième hiver (L’âge d’homme)

Etxebarria, Lucia
Le contenu du silence (H. d’Ormesson)

Khiyavi, Hafez
Une cerise pour couper le jeûne (S. Safran)

King, John
Skinheads (Au Diable Vauvert)

Kyro, Tuomas
Les tribulations d’un lapin en Laponie (Denoël)

Michel-Amadry, Marc
Deux zèbres sur la 30e rue (H. d’Ormesson)

Moati, Nine
Le fil de la vie (Balland)

Ryan, William
Film noir à Odessa (Deux terres)

Tapply, William
Dérivesanglante (Gallmeister)

Zénatti, Valérie
Mariage blanc (Editions du Moteur)