Commission Petits éditeurs BiB92 - Sélection été 2023
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Marion, 26 ans, est une jeune restauratrice de tableaux qui vit en banlieue parisienne. Léo, son frère ainé, a disparu lors d’une colonie de vacances sur l’île de Batz alors qu’elle n’avait que 7 ans. Depuis, elle entretient avec sa mère une relation particulière, celle-ci prisonnière d’un deuil dont elle ne se sort pas, sollicite constamment sa fille et peu à peu l’étouffe en lui donnant l’impression de vivre avec le fantôme de son frère. Un jour, Marion découvre dans les affaires de sa mère un acte de propriété concernant l’héritage d’un terrain situé à Garantec dont elle ignorait l’existence. Elle s’y rend et à cette occasion, décide de découvrir l’île de Batz où elle tente de dénouer les fils du passé et essayer de trouver des réponses sur ce frère disparu. Elle se retrouve isolée avec des habitants parfois hostiles, unis dans un silence oppressant. Elle va cependant se lier avec un scientifique qui étudie les algues brunes, et lui fait explorer ce monde sous-marin et la culture mystérieuse des varechs. J’ai beaucoup aimé l’écriture de ce roman, ainsi que l’atmosphère de cette île entourée de mystère, où le parallèle entre le métier de Marion et la quête de son passé est subtilement mis en valeur par l’autrice. Le titre résume bien ce roman, les brisants sont aussi dangereux que les non-dits. Si l’on ne connait pas leur existence, ils peuvent nous empêcher d’arriver sain et sauf à destination, tout comme les secrets de famille peuvent entraver la manière dont on traverse sa vie. L’émancipation, la filiation, la résilience et les répercussions des secrets de famille sont abordés dans ce récit autour d’une intrigue rythmée par le cri des goélands et l’air iodé de la Manche.
Bamberger Vanessa. - Les brisants. - L. Levi. - 189 p. - 19 €
Difficile de résumer et d’évoquer ce livre. Tout est dit dans la première page : le style et le thème central : « Maman a disparu ». La narratrice, une adolescente, est désespérée par cette disparition. Une forêt, un lac, un village à l’horizon, voilà tout l’univers de cette jeune femme qu’élève seule une mère flamboyante et ombrageuse, sorte de gitane attirant les hommes à la tombée du jour. Le récit, écrit à la première personne, nous suggère des états d’âme, comme un journal intime lu à haute voix. Tout est suggestions et ressentis. Le style, les mots employés sont au cœur de cet ouvrage. La poésie que dégage cette écriture suggestive fait l’immense originalité et l’extrême beauté de ce premier roman. A découvrir ! Première page : « Maman a disparu. C’est pas simple. Il a fallu le redire plusieurs fois, décomposer la phrase, la prendre et la secouer. Maman a disparu. Quelle folie de phrase. Si je la chuchote, les larmes me montent et me brûlent, si je la prononce avec une voix de fer, comme un vieux robot fatigué, ma-man-a-dis-pa-ru ma-man-a-dis-pa-ru, ça me fout la chair de poule et l’impression d’une catastrophe planétaire imminente. Si je la crie, si je la jette loin sur les routes, en plein cœur de ces villes qui scintillent et grincent sous ma peau, si je la crie si fort que ma voix casse, alors je crois que ce n’est plus vraiment triste. Pas aussi triste que ça. Je dirais plutôt affolant. Sidérant. Ou encore stupéfiant. Voilà. C’est affolant sidérant stupéfiant et ça me rend le cœur dingue, et étrangement vivant aussi. »
Bourre, Sara. - Maman, la nuit. - Noir sur blanc. - 191 p. - 19,50 €
Le personnage éponyme est une jeune femme noire qui grandit et vit dans la banlieue de Chicago dans les années 1940. Certains traits de son personnage et de sa vie seraient inspirés de la propre vie de l’auteur. Dans ce récit divisé en 34 courts chapitres, le lecteur suit Martha de son enfance à la maternité, en passant par son adolescence et son mariage. Chaque chapitre est un petit tableau poétique, un bijou littéraire. L’auteur décrit le quotidien de Martha avec beaucoup de délicatesse, et choisit les épisodes marquants, comme la souris, qu’elle finira par relâcher, le bal, où se mêlent divers sentiments, la vie du couple ou encore la scène de l’accouchement, à la fois drôle et tourmentée, mémorable. Elle a l’art de conclure ses chapitres avec une pointe d’humour et de tendresse. Maud Martha expérimente chaque jour le racisme qui imprègne cette société discriminatoire. Mais elle revendique sa liberté de penser et de rêver. Elle cherche sa place dans ce monde, par la résilience et la révolte silencieuse.
Brooks, Gwendolyn. - Maud Martha. - Globe. - Traduit de l'américain. - 190 p. - 21 €
L’histoire se déroule en 2022, nous sommes le 5 avril. C’est une femme qui raconte et rapidement nous allons comprendre que quelque chose ne va pas. « M est là, allongé près de moi. Il est mort, il est mort » M c’est son grand amour, son compagnon depuis huit ans. Tous les deux passaient quelques jours dans un chalet isolé, au beau milieu d’une forêt, avec vue sur le lac. Tôt le matin, M, très bon nageur, avait pour habitude d’aller y faire quelques longueurs et un matin, la narratrice regarde par la fenêtre, en préparant le petit déjeuner, pour le regarder nager. Elle ne le trouve pas, par contre, elle voit une forme inerte flottant à la surface de l’eau… Prise de panique, elle court, plonge, et le ramène sur le bord. Elle tente de le réanimer, mais c’est trop tard. La vie de la narratrice s’écroule et face à ce choc terrible, elle se retrouve incapable d’appeler à l’aide, elle s’occupe du corps, le baigne, le berce, le couvre. Et puis il est temps de rendre les clés du chalet, elle le transporte jusqu’à sa voiture et part pour une épopée tourmentée. Cette fuite qui dure plusieurs jours plonge la narratrice dans son passé et l’engage à faire le bilan de sa vie. La construction du récit est originale, les pages que nous sommes en train de lire sont en fait les lettres que la narratrice écrit à la femme de M au fur et à mesure de son périple. S’occuper du corps de l’homme qu’elle aime lui permet de trouver une certaine légitimité dans son statut de maîtresse. J’ai trouvé ce roman lourd en émotion, le fait qu’elle assiste à la décomposition du corps peut être dérangeant, on sent cette femme au bord de la folie. Une écriture singulière dans lequel le sentiment amoureux est disséqué et les réactions face au choc d’une mort soudaine sont analysées.
Dieudonné Adeline. - Reste. - L’Iconoclaste. - 282 p. - 20 €
Londres, fin des années 60. L’Hôtel Savoy est au sommet de son art. L’établissement jouit d’une solide réputation auprès d’une clientèle prestigieuse faite de célébrités et de têtes couronnées. Rien ne semble troubler le bon fonctionnement de cette institution de renom jusqu’au jour où un cadavre est découvert dans l’une des suites… Le crime de la chambre 705 est le premier tome de la série Bienvenue à l’Hôtel Savoy. Ecrit à quatre mains, ce nouveau cosy mystery coche l’ensemble des cases du genre et offre une histoire riche en mystère et en rebondissements. Même si les personnages manquent parfois de relief, le roman de Prudence Emery et Ron Base est un véritable page turner. Les chapitres défilent et l’action évolue à un rythme effréné. Cette première enquête ne laissera aucun lecteur indifférent !
Emery, Prudence & Base, Ron. - Le crime de la chambre 705 (Bienvenue à l'Hôtel Savoy, vol. 1). - La Martinière. - Traduit de l’anglais. - 406 p. - 15 €
Dans les années 1980, le narrateur raconte son adolescence en Pologne où il découvre avec stupeur son attirance pour son ami Beniek, ce qui est problématique dans cette société sur fond de dictature communiste. Étudiant à Varsovie, il est envoyé dans un "camp de rééducation" agricole pour obtenir son diplôme. Il rencontre Janusz et tombe immédiatement amoureux. Amour réciproque, mais qu’ils vont devoir apprendre à vivre le plus discrètement possible. Les choses deviennent complexes, car Janusz est ambitieux : il doit prêter allégeance au parti communiste et avoir des relations haut placées s’il veut s’élever. Il rencontre la fille de miliaire de haut rang, qui est amoureuse de lui. Ludwig est devant un dilemme : bien que très amoureux de Janusz, entre jalousie et souffrance, il refuse de se compromettre, et essaie de trouver une issue. Malgré la passion, le jeune homme a des envies de liberté, d’Occident ; Janusz, lui, se dit qu'il vaut mieux se faire discret et faire jouer son réseau. Le roman raconte leur passion, avec ce que cela implique de secrets, de danger, d'injustices. Au-delà de cette histoire d'amour pleine de tendresse et de tristesse, c'est surtout l'écriture fluide et touchante qui interpelle. L’auteur mêle habilement atmosphère lourde du régime soviétique, contestation contre la dictature et répression policière. La mélancolie transpire malgré la passion, l'espoir d'une révolution contraste avec la douleur d'une vie pleine de nostalgie et d'oppression. Ce premier roman délicat, sensible et nostalgique est teinté d'amertume : on sait dès le début que Ludwik a dû émigrer aux Etats-Unis. Il s’adresse à Janusz et se remémore leur relation, alors qu'en Pologne l'état d'urgence a été décrété en 1981 et que la répression sévit. Le livre est prenant, on s'attache à ce garçon sensible.
Jedrowski, Tomasz. - Les nageurs de la nuit. - La croisée. - Traduit de l’anglais. - 222 p. - 20 €
Dans ce roman, l’auteur parvient à créer une atmosphère oppressante, mêlant suspense et tension, tout en explorant la psychologie profonde des personnages. Le roman est inspiré de faits réels et il décrit une chasse à l’homme de proportions gigantesques. Un seul fugitif est pourchassé par la police canadienne et par des forces spéciales. Au fur et à mesure du récit, les personnages sont de plus en plus définis et complexes psychologiquement. La nature extrêmement froide et hostile devient un “personnage” à part entière et qui exacerbe le côté “animal” de la narration. Un roman immersif sans être contemplatif et qui tient en haleine du début à la fin.
Manook, Ian. - Ravage. - Paulsen. - 250 p. - 20 €
En 2016, des policiers arrêtent brutalement chez lui Göktay, professeur d’histoire à l'université, soi-disant accusé de terrorisme, après avoir signé une pétition pour la paix. Ayla se retrouve seule et impuissante, et doit s’occuper de sa fille traumatisée. Cette enseignante de français au lycée français de Galatasaray ne partage pas son militantisme et n'aspire qu'à profiter de la vie avec leur fille : « la lâcheté est une forme de lucidité, voire de responsabilité ». (page 66). Une avocate prend en charge la défense du professeur, mais il est jeté en prison dans la « cellule des oubliés », en attente d’un procès… Mais Göktay ne regrette rien : « Si les enseignants ne brisaient pas l’omerta sur la violence des combats, qui le ferait ? » (page 74). A travers ce couple d'intellectuels, on ressent la précarité de vivre dans ce pays si l'on ose clamer ses idées. Delphine Minoui nous présente les effets de cette incarcération jusqu’en 2019 sur cette famille. Parallèlement à l’histoire romanesque, elle décrit l’évolution du régime politique pendant ces trois ans, en relatant la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. Des troubles surviennent à Istanbul ; Erdogan s’en prend aux intellectuels après un attentat-suicide. Avec beaucoup d'empathie, Delphine Minoui réussit à intégrer l’Histoire de la Turquie dans la vie de ses personnages, représentatifs et attachants. Roman d’actualité, facile à lire, aux chapitres courts.
Minoui, Delphine. - L’alphabet du silence. - L’iconoclaste. - 303 p. - 20 €
L’auteur décrit fort bien son roman : « C’est une histoire de bateaux qui s’éloignent et de femmes fortes, une histoire d’amours (au pluriel). Nous suivrons la vie de deux femmes Perrine et Paulette, sur près d’un siècle. Le point central ce sera leurs relations avec ceux que j’appelle « leurs petits marins perdus ». On verra l’amour naître, les joies et les peines, les jolies petites choses et puis comment la vie joue des tours parfois tristes, avec toujours la présence puissante de la mer ». Paulette voudra mettre son fils à l’abri en l’éloignant de la mer, se réfugier dans les montagnes mais le destin les rattrapera. Un hommage émouvant à celles qui restent à terre, souvent dans l'ombre, mais qui jouent un rôle essentiel dans le quotidien de ceux qui partent en mer. Le récit est chronologique et chaque partie s’attache à un personnage de cette famille avec en toile de fond la traversée du XXe siècle, notamment les événements de la Seconde Guerre mondiale qui bouleversent le quotidien de ce petit village breton. Un roman attachant. J’ai particulièrement aimé la partie de Paulette avec son franc-parler racontée avec humour et espièglerie.
Nicolas, Grégory. - Mes sœurs, n’aimez pas les marins. - Les Escales. - 339 p. - 21 €
Emiliano découvre sa maitresse, Inès, morte chez elle dans la maison de la plage, avec sa fille de 2 ans en état de choc après 13 heures passées auprès d’elle. Il est perdu et met du temps à appeler la police. Des années plus tard, Anna reste traumatisée par le drame et a suivi un psy. Que lui reste-t-il de cette mère ? De quoi se souvient-elle ? Elle a été élevée par son grand-père qui a tout fait pour lui donner ce dont elle avait besoin et lui construire un équilibre qui s'avère lui convenir. Mais celui-ci est remis en question lors de sa rencontre avec Orlando. Le fils du commissaire qui n’a pas réussi à résoudre l’enquête persuade Anna de rouvrir le dossier pour enfin connaître la vérité et trouver le coupable. Paolo, l’autre amant d’Inès, semble peu sympathique et avoir un mobile… Anna est devenue photographe comme sa mère. C'est ainsi que nous sommes plongés dans le monde de la photographie, et découvrons les angles de vue, la sérigraphie, les clichés retravaillés, etc. Roman noir bien écrit, qui mêle récit les faits et les réflexions des différents protagonistes qui racontent à la fois leurs relations avec la victime, leur dernière rencontre et expriment leurs sentiments. Gilda Piersanti livre un tragédie aux multiples facettes. Huis clos italien prenant sur la dépendance affective, les désordres de la passion, la jalousie et le dépit amoureux.
Piersanti, Gilda. - La maison de la plage. - Le Passage. - 242 p. - 20 €
Une saga familiale horrifique : la dynastie des Christian Christiansen sur sept générations a de quoi glacer les plus endurcis. En effet, ces croque-morts exemplaires à la tête d’une entreprise de pompes funèbres florissante cumulent les perversions, dont la nécrophilie du narrateur et la psychopathie de son rejeton. Seule la virtuosité du récit, tant dans sa construction que dans son goût pour la fable sombre, sauve le livre d’un voyeurisme malsain. Le rapport à la mort est le fil rouge de cette histoire originale. En évoquant les vies tragicomiques (humour très noir) de ses antihéros, l’auteur retrace l’évolution des rites funéraires qui témoignent du déni actuel de notre finitude. Depuis le premier de la lignée des Christiansen chargé d’inhumer des nouveaux nés euthanasiés dans une île du Pacifique au narrateur fantasmant la conservation éternelle d’une défunte danoise, l’auteur flirte avec le roman historique étonnamment documenté et la peinture de mœurs sur des thèmes d’actualité. Une œuvre qui, à travers de personnages improbables dont les tares prêtent parfois à sourire et sont touchantes (Christian IV et V), nous amène à réfléchir à notre société, à la famille, la filiation et la transmission, mais aussi à notre rapport au monde et à la sexualité. Tout un programme pour cette fresque macabre !
Uthaug Maren. - Une fin heureuse. - Gallmeister. - Traduit du danois. - 411 p. - 25 €
Dans les années 1930, Viktor, passionné de peinture, copie les tableaux. Il a un vrai talent pour reproduire à l’identique les commandes que lui confient ses clients ou faire des reproductions de tableaux célèbres à préserver des Allemands. Si la copie ne distingue plus du vrai, c'est une réussite ; l’'élaboration, la pigmentation, le vieillissement ont été parfaits et l'artiste a su exploiter ses connaissances. Il devient faussaire sous une double identité, ce qui lui permet aussi de cacher son nom juif : Viktor devient alors Isidor Sweig et mène une double vie. Travaillant dans les chemins de fer, Viktor peut renseigner Isidor. Mais il est écartelé entre ses deux personnalités. Il s'installe à Paris, et Rose, qui travaille au Musée du jeu de paume, lui prête les originaux en catimini. Double narration entre les cahiers d'Isidor et les photos retrouvées par sa fille : le livre alterne les cahiers du faussaire qui explique ses choix et ses doutes avec les recherches de sa fille Karolin, photographe. À l'aide de clichés décrits en quelques lignes, elle veut cerner qui était son père et fait part de ses pensées. Ces recherches modifient l'image qu'elle avait de lui. Sa fille se sent de plus en plus proche en faisant connaissance avec lui par l'intermédiaire des cahiers qu'il a laissés. Mêlant habilement intrigue et contexte historique, l'auteur évoque le trafic d'œuvres d'art et la spoliation des biens juifs. L’intérêt de ce roman réside dans la place réservée à la peinture. De nombreux commentaires sur les tableaux émaillent le récit. Bettina Wohlfarth s'est documentée sur la contrefaçon et le vol de patrimoine dans les années 30-40. L'écriture est argumentée, mais le style reste fluide. La psychologie est approfondie, et montre la complexité de l'esprit du faussaire. Hommage à la peinture et personnages attachants. Bonne découverte.
Wohlfarth, Betinna. - Le temps des faussaires. - L. Lévi. - Traduit de l’allemand. - 339 p. - 23 €
Libraire à Paris, Aloïs apprend par un notaire d'Inverness qu'une inconnue nommée Heather McFerguson lui lègue sa maison dans le village d'Applecross. Après une hésitation, il se rend en Ecosse pour tenter de résoudre ce mystère. Là-bas, il se sent étrangement à sa place. Petit à petit, grâce à l'aide des personnes qu'il rencontre, Aloïs comprend la raison de sa présence. Un sujet classique : la filiation et ses secrets qui émergent à la suite du décès d’un proche. Aloïs déroule le fil de son histoire familiale, son enquête l’emmènera dans des paysages grandioses et bruts sur la lande écosssaise où les tempêtes sont fréquentes. Les « tempêtes » intérieures du narrateur l’amèneront aussi à faire des choix et des rencontres qui changeront son regard sur sa vie et celle de ses proches. Une belle lecture qui nous invite également à voyager vers d’autres horizons… Un roman court, très efficace et concis dans sa narration qui m’a beaucoup plu.
Wojcik, Sylvie. - Les dernières volontés de Heather McFerguson. - Arléa, 1er/mille. - 152 p. - 17 €