Jeudi 28 Septembre 2023 à la Médiathèque Neuilly-sur-Seine
Présents : Barbara Lépine Rousse, Frédéric (Antony), Elisabeth Bourdet (Bagneux) François Hardy, Slimane (Bois-Colombes), Maxime Milliet (Chaville), Renaud Portet (Courbevoie), Sterenn Le Noach (Fontenay-aux-roses) Gabriel Nadalet et Marion Decoster (La Garenne-Colombes), Line Rolland (Levallois), Julie Morvan (Meudon), Imen Bouhlel, Nola Normand, Véronique Roussel, Mélanie Sanglier, (Neuilly-sur-seine), Mathilde Boulerand (Rueil-Malmaison), Annabel Jouineau (Vaucresson), Sabine Riou (le Vésinet), Delphine Legrand (Vincennes) et Florence Rodriguez (BPI)
Ordre du jour :
Présentation “comment équiper mieux” par Florence Rodriguez
• Présentation rapide par Florence de son poste et parcours. Objectif du jour : Comment intégrer le traitement des collections dans la politique documentaire, le tout sans culpabiliser !
• Comment faire ?
D’abord questionner nos pratiques sachant que les conditions climatiques changent, les documents sont moins bien fabriqués, nous avons moins de temps et moins de personnel. Conclusion : on fait ce qu’on peut ! (rappel : ne pas culpabiliser !)
• Différentes informations générales
60% de l’empreinte carbone d’un livre vient de sa fabrication. Pour amortir l’empreinte carbone d’un document, il doit être utilisé 0,3 fois. En moyenne, on utilise 8 fois en document en bibliothèque. Conclusion : nous sommes naturellement un lieu de mutualisation (rappel : ne pas culpabiliser, on est naturellement écolo !)
Selon l’Ademe, au-delà d’1 minute de lecture, le numérique consomme plus qu’un livre papier.
Il y a de moins en moins de personnel connaisseur de reliure et réparation dans les équipes.
(donc on ne culpabilise pas, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a !)
• Mise en situation et explications pratiques
Connait-on le langage ? Electre utilise un langage de libraire anglo-saxon. Donc un “broché” sur Electre = un livre sans chasse.
Un livre avec chasse est un livre dont la couverture est plus grande que le corps d’ouvrage.
On fait de la veille éditoriale, il faudrait faire également de la veille imprimeur. On a de plus en plus d’impression en Europe suite à la guerre en Ukraine. Si possible aller visite un imprimeur pour savoir comment les livres sont fabriqués.
A la réception des documents et avant de les équiper : regarder comment ils sont fabriqués : dos carré/collé ou cousu ?
Et les équiper en fonction de ce qu’on cherche à protéger.
Pour la réparation, connaitre également la fabrication. Exemple : ne pas recoller un livre cousu.
Une aide pourrait être d’avoir des signets de suivi en fonction des éditeurs, des réparations à effectuer etc. Cela peut aussi être utile pour la tutelle afin de montrer le nombre de livres réparés, demander du matériel, des formations...
Pour ce qui est des charnières : ne plus les utiliser ! Mettre une charnière crée une tension sur le livre et au final abîme le dos du livre.
Si jamais on met une charnière : la mettre sur la page de titre et utiliser du papier de réparation
A savoir : La colle des livres est la même colle utilisée que pour les ailes d’avion !!!
Un rabat ne se fixe jamais !
Lorsque l’on pose un livre sur un présentoir, le présentoir doit prendre les deux chasses.
Ne jamais mettre les rouleaux de filomlux debout, c’est à cause de ça qu’il y a des bulles par la suite. Donc les stocker toujours couchés !
Pour sortir un livre d’une étagère : le pousser et l’attraper par la tranche.
Lorsque l’on tourne les pages d’un livre, il faut accompagner la page avec sa main. A faire notamment lorsqu’on lit des histoires aux enfants, lors des clubs de lecture, animations etc. Permet aussi de sensibiliser les usagers !
• Comment réparer une déchirure ?
Une déchirure est comme une cicatrice. Utiliser du filmolux ou du plastique reviendrait à mettre un morceau de scotch pour réparer une déchirure sur un vêtement.
Il faut donc idéalement du fil, de la colle, éventuellement du papier japon.
Le papier étant un matériau organique, il faut un matériau organique donc, plioir en os et du filmoplast (si on n’a pas le matériel et l’expérience de couture)
Pour la technique de réparation, se référer à la vidéo correspondante sur le padlet de la commission Développement Durable de Bib92 : Commission Développement Durable Bib92 (padlet.com)
• Comment réparer une (ou plusieurs) feuille(s) volante(s) ?
La première chose à faire est de se demander pourquoi la feuille est partie. La réponse peut déterminer la façon de réparer.
Sinon la plupart du temps : Faire des entailles, utiliser la colle de reliure, toujours du milieu vers l’extérieur. Poser la feuille à plat et faire le même mouvement que pour les ouvre-boites des années 1950. Faire chanter le dos. Puis mettre un poids : c’est à dire : poser un intercalaire type BD, puis un dictionnaire. Faire sécher une journée.
• Qu’est ce qui abîme les livres ou quels sont les ennemis du livre ?
L'humidité relative. Idéalement il faudrait 55% d’humidité et 45% d’air sec. Que se passe-t-il au-delà de 80% d’humidité ? : moisissure et insectes, ce qui n’est pas bon pour la protection des agents et des usagers !
La variation de température.
Les manipulations mécaniques : chacun connaît les différentes manipulations de ses usagers sur certains types de documents (ex : les cotes arrachées en jeunesse. D’où l’intérêt d’avoir une vraie politique d’équipement qui peut varier d’une bibliothèque à une autre en fonction des besoins et/ou des usages)
La lumière. Question à se poser : les plastiques utilisés pour couvrir les livres sont-ils filtrés contre les UV ? Se renseigner sur les sites des fournisseurs, appelez les commerciaux, demander des échantillons, des catalogues...
• Pourquoi plastifie-t-on ?
Pour nettoyer plus facilement, pour éviter les frottements, pour protéger les coins...pour protéger de la lumière (film anti UV)
Donc si plastification il y a se poser la question du type de plastique à utiliser !
Le plastique adhésif orange est par exemple très acide, donc la colle attaque les documents et ne protège pas les documents contre les UV
Privilégier le plastique adhésif bleu (moins acide même si il n’est pas traité anti UV)
Puisque la plupart du temps on cherche à protéger les coins et les coiffes principalement, utiliser des protèges coins et des protèges coiffes. On peut les acheter préparés chez le fournisseur ou en découper directement dans des rouleaux de Papier de Réparation (PP et PPR chez eure-film)
Donc si on plastifie, se demander quel est le meilleur plastique adhésif à utiliser en fonction du type de document, et également que plastifier.
Et la machine colibri ? On peut couvrir en 55 secondes, le plastique est filtré contre les UV. Mais la machine coûte un peu cher (500 euros environ), les pochettes plastiques peuvent être réutilisés mais sur des documents de même format. Donc utile pour les documents qui ne peuvent pas recevoir de plastique (reliure tissu par exemple).
• Comment nettoyer les livres ?
Cela peut se faire en tâche collective comme le rangement.
Utiliser une poncette à livre (qu’on peut acheter chez castorama)
Utiliser une chaussette à gomme pour les traces sur les pages et tranches
Toujours avoir un plioir en os ou en teflon.
Possible de demander des échantillons gratuits aux commerciaux notamment chez Tackotec (Tackotec : Fournitures, adhésifs et matériels pour bibliothèques)
• Et pour les cotes ?
On gagne du temps, de l’argent et c’est plus “écolo” de remplacer les cotes à la coteuse par des cotes sur papier.
Pour les étiquettes type “coup de cœur", “nouveauté”, “prêt une semaine” qui peuvent être réutilisés ou simplement qui n’ont pas vocation à avoir une vie très longue : mettre du filmolux repositionnable sur le document, puis l’étiquette sur le filmolux.
On peut donc ainsi réutiliser l’étiquette et ne pas abîmer le document.
• Et pour les périodiques ?
L’idéal serait d’avoir des fiches pour savoir comment consolider tel ou tel périodique.
Le meilleur : utiliser une agrafeuse à cahier central.
Sinon, il faut tester mais ne pas oublier de noter ce qu’on fait !
• Et pour les mangas ?
Pas de charnière !
Ne rien coller.
On peut toujours plastifier la jaquette à ras (toute seule).
Puis coller la jaquette avec du scotch double face ou éventuellement un petit bout de filmolux pour la faire tenir.
Conclusion :
Il y a aujourd’hui un manque de connaissance sur le livre en tant qu’objet, comment il a été fabriqué, la manière de le réparer.
Il faut faire de la veille imprimeur et se poser la question de comment équiper tel document une fois qu’on l’a reçu en fonction de sa fabrication.
La façon d’équiper devrait être intégrer à la politique documentaire.
Pour cela : faire des stages (exemple un stage équipement à mediadix), travailler en réseau, s’échanger des infos.
Faire des tests
Et surtout : se questionner sur ses pratiques d’équipement avec l’ensemble de l’équipe